Nouveau défi

Rien de tel que de se lancer un défi afin de se donner l'impression que l'on avance dans la vie.

En fait, j'ai ce défi en tête depuis un an.

Comme j'aime bien les arbres fruitiers, j'ai donc décidé d'en planter quelques uns dans mon jardin.

Cependant, est-ce l'influence de mes racines berbères, mon intérêt se porte sur les arbres du sud. Pourtant, j'habite dans la banlieue parisienne ce qui n'est pas vraiment la latitude idéale pour les arbres méditerranéens.

Toutefois, à cause sans doute de mes racines berbères, j'ai décidé de planter un abricotier, un pêcher, un olivier, un figuier, en novembre 2006. Très précisément, à la Sainte Catherine, puisque le dicton promet que ce jour-là « tout bois planté prend racine ». J'avoue un petit côté superstitieux dans ma démarche.

Voilà donc mon défi : réussir à faire vivre mes arbres dans un milieu qui ne leur est pas favorable puisque l'hiver à Paris peut être très froid et qu'au printemps, jusqu'à la mi mai, on peut avoir des petites gelées qui contrarient la fructification.

Mais ce défi n'est pas impossible.

D'abord, grâce au réchauffement du climat, les hivers sont de moins en moins rigoureux. La preuve, l'hiver 2006/2007 n'a pas eu de gelées. Mes arbres ont donc passé cette épreuve sans encombre. Par contre, les petites gelées printanières ont eu raison de l'abricotier.

Mais mon figuier m'a donné cet été trois figues !!! En septembre, j'ai eu quelques olives mais elles n'étaient pas bonnes à manger. Par contre, les quatre pêches étaient délicieuses.

Ensuite, mon jardin est entouré de hauts murs ce qui le met à l'abris du vent ce qui est important l'hiver.

Enfin, j'ai enterré profondément les racines.

Pour l'hiver 2007/2008, j'ai habillé les troncs de l'olivier et du figuier. J'ai bien fait car il y a eu quelques périodes de froid (mais rien d'extraordinaire, juste quelques degrés au-dessous de zéro). Je vais voir si ils vont reprendre en surveillant le bourgeonnement.

J'ai parfois des bouffées d'optimisme et je me suis lancé un nouveau défi : faire vivre un citronnier. Il est ambitieux car l'arbre est assez capricieux : pas de gelée, pas de canicule, pas trop d'eau.

Je l'ai acheté l'automne dernier. J'ai préféré qu'il hiberne dans le sous-sol afin de lui éviter les éventuelles fortes gelées du mois de janvier.

L'hiver s'achève alors, dimanche dernier, j'ai décidé de le planter.

On verra ce que cela donnera. De toute façon, il n'aimait pas l'intérieur de la maison puisqu'il a perdu toutes ses feuilles.

Là aussi, les racines sont plantées profondément. J'ai mis une butte de terre autours du tronc afin de le protéger du froid car nous sommes encore en mars.

Je l'ai taillé (ce qui m'a permis de vérifier que la sève était présente au niveau des branches) et je lui ai mis un sac en plastique transparent (percé au-dessus afin de permettre l'aération) afin que l'air froid et sec ne  désèche par les branches.

Voilà mon nouveau défi. Il peut paraître ridicule ou désuet mais je n'ai trouvé que cela comme dérivatif à ce qui me ronge depuis un mois. C'est une façon comme une autre d'essayer de rebondir en suivant Candide qui, face au rappel de ses tribulations, répondit à Pangloss : "Cela est bien dit mais il faut cultiver notre jardin". Savoir rester optimiste face aux épreuves de la vie, en somme !

Cet article, je le dédie à une de mes voisines. Elle avait 76 ans et était un peu comme une maman (pas seulement pour moi car c'était une femme d'une exceptionnelle générosité). Elle faisait partie des gens dont on souhaite qu'ils ne s'éteignent jamais. Malheureusement la vie en a décidé autrement. Cet article t'es dédié car je sais que tu aimais les fruits et faire de la confiture avec les coings que je te rapportais lors de chaque automne. C'était notre marché : je cueillais les coings et tu faisais de la confiture. Il va falloir que je me rappelle de tes astuces et que j'apprenne à en faire moi-même. Ainsi va la vie.