Envoyez-vous en l'air !
Le titre est un peu polisson mais la proposition ci-après est tout à fait honnête et sérieuse !
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Vous qui avez réussi dans la vie, avez-vous décidé de ce que vous alliez faire de votre argent pour vous distraire ?
C'est une question importante car, comme le disait si bien Pascal, l'homme a besoin de se distraire. Et, plus encore dans ce monde globalisé où chacun a un rythme de vie effréné.
Allez-vous encore déambuler dans les palaces des stations balnéaires prisées par la jet-set international et perdre nonchalamment quelques milliers de dollars dans les casinos ? Banal !
Allez-vous acheter un beau yatch flambant neuf, faire une cure d'oxygène au grand large en faisant une croisière et vous arrêter de temps en temps dans des îles paradisiaques ? Banal !
Allez-vous donnez libre cours à votre passion et acheter le dernier modèle de voiture sportive chez Ferrari ou un étalon aux performances prometteuses afin d'être l'heureux propriétaire d'un cheval qui gagne toutes les belles courses du monde ? Toujours banal ! Allons, essayez de faire un effort d'imagination !
Vous engagez pour une grande cause humanitaire, genre lutte contre la faim dans le monde ? Pourquoi pas ! Celà permettra de soulager la douleur de quelques uns de vos semblables qui n'ont pas eu la même chance que vous. Alors n'hésiter surtout pas. Faite le.
Cependant, a moins que vous ne soyez touché par la grâce divine et que vous décidiez de vendre la totalité de vos biens afin de vous consacrer à l'œuvre de Dieu, il vous restera quand même un peu d'argent. Et je vous repose à nouveau la question : qu'allez vous faire de ce qui vous reste d'argent pour vous faire plaisir ?
Vous préfèrerez travailler et continuer à gagner encore plus d'argent afin d'être dans la liste des 100 personnes les plus riches du monde ?
Quel dommage ! Souvenez-vous que les dollars, les yens ou les euros ne sont pas des devises acceptées pour l'entrée dans le paradis.
Si vous êtes dans cette problématique alors j'ai une suggestion qui pourrait vous intéresser.
(c) Virgin Galactic
Je vous le dis tout de suite, elle ne vous permettra pas de monter jusqu'au septième ciel mais, quand même, vous allez pouvoir regarder la Terre d'en haut.
Noter que le prix est tout à fait abordable.
En effet, le chèque que vous aurez à faire n'aura rien à voir avec ceux à huit chiffres qu'ont du faire les premiers milliardaires pour s'offrir un séjour dans la station spatiale internationale.
Le montant se situerait entre 150 000 et 200 000 euros, selon la société européenne EADS Astrium qui cherche à se lancer dans ce nouveau secteur d'activité (voir la rubrique "Space tourism" de son portail Internet .
Le premier vol est envisagé pour 2012 alors ne tardez pas à réserver votre place.
Selon une étude indépendante publiée en 2002 par le cabinet de conseil Futron, l'activité de tourisme spatial est en passe de générer un chiffre d'affaire de l'ordre de 800 millions d'euros à l'horizon de 2020.
Outre Atlantique, les projets de voyage dans l'espace à prix "discount" sont de plus en nombreux et il faut s'attendre à une belle bataille au niveau du marketing. En effet, la même étude prévoit aussi une baisse des tarifs : vers 2035, le ticket pour l'espace ne devrait pas dépasser les 38 000 euros. Une bagatelle !
Parmi les projets concurrents, il faut citer celui porté par la société Virgin Galactic du britannique Richard Branson.
Il s'appuie sur une version améliorée du premier véhicule privé à atteindre 100 km d'altitude dans le cadre d'un vol suborbital, le Spaceship One, en 2004, gagnant ainsi le prix de 10 millions de dollars offert par la fondation Ansari X Prize pour la réussite de deux vols suborbitaux privés d'au moins 100 km d'altitude.
(c) Virgin Galactic
Pour plus de détails, je vous renvoie au dossier rédigé par Didier Capdevilla, amateur passionné par la conquête spatiale.
Alors que le Spaceship One est en mesure d'accueillir un pilote et trois passagers, le Spaceship Two, permettra d'emmener deux pilotes et six passagers. 
L'altitude visée serait de l'ordre de 130 à 140 km. Pour plus d'informations, vous pouvez aller sur le site de la société .
Vous pouvez même réserver si vous êtes séduit : on ne vous demande qu'un accompte de 20 000 $, soit 10 % du montant du billet.
(c) Virgin Galactic
Il est à noter une différence de concept avec la société EADS Astrium :
- le Spaceship requiert l'utilisation d'un avion porteur afin de quitter les couches denses de l'atmosphère,
(c) Virgin Galactic
- le projet du constructeur européen repose sur un concept mono-étage, assurant à la fois la phase aérienne et la phase spatiale, jugé plus sûr et plus économique à mettre en oeuvre par son bureau d'études.
(c) Marc Newson Ltd
Toutefois, la capacité d'emport de l'avion-fusée européen est plus faible car il n'y a que quatre passagers et un pilote.
L'avenir dira quel aura été le choix le plus judicieux.
Richard Banson, maître dans la communication, affirme avoir d'ores et déjà enregistré sur son site Internet près de 38 000 réservations, sachant que le premier vol commercial est prévu fin 2009. Toutefois, comme tout grand projet industriel, il faut prévoir des retards dus à des aléas de développement.
Signalons que dans ce domaine la société Virgin Galactic n'est pas trés chanceuse (mais sans doute tenace) avec le moteur fusée de son futur véhicule. En effet, cet été, l'exemplaire de test a explosé lors d'un essai au sol en Californie. La violence de l'explosion a été telle que trois personnes sont décédées et trois autres ont été blessées. La société responsable de l'essai n'a pas souhaité s'expliquer sur les causes de l'accident. Plus de détails sont disponibles sur le site de CNN .
Malheureusement, à l'instar de la compétition lunaire entre les USA et l'URSS durant les années 1960, la course à l'espace privé génère aussi ses victimes. Sans vouloir faire de procès d'intention ici, il faut souhaiter ardemment que la sécurité de ces essais n'a pas été diminuée pour des impératifs de coûts et de délais.
Il est à noter aussi l'existence d'un petit poucet, la société Rocketplane, qui cherche à se faire une place entre les deux géants susmentionnés. Il est difficile d'évaluer aujourd'hui la consistance de son projet. Toutefois, le professionnalisme de ses cadres dirigeants qui sont d'anciens ingénieurs appartenant soit à Lockeed Martin, constructeur de fusées et d'avions militaires, soit à la célèbre agence américaine de l'aéronautique et de l'espace, la NASA, plaide en la faveur de ce projet.
Son projet, le XP (rien à voir avec un système d'exploitation connu mondialement et vendu également par un as du marketing et de la communication), ressemble à celui présenté par EADS Astrium, à savoir un véhicule assurant à la fois la phase aérienne et la phase spatiale. 
Le prix du billet est évalué à environ 250 000 $. Vous aurez un peu plus de détails sur le site de l'industriel .
(c) Rocketplane
Votre programme
Le planning de la phase de préparation au vol s'inspire de celui présenté par la société Virgin Galactic sur son site Internet car sa réflexion semble être le plus en avance au niveau de l'approche client (du moins cette société communique plus à ce sujet qu'EADS Astrium). Je dis bien "s'inspire" car il n'y a pas encore de description contractuelle des prestations.
Il est évident que la qualité du programme de préparation sera un facteur important dans le prix du billet. On peut imaginer qu'il y aura des options. Le futur client candidat au voyage spatial aura donc intérêt à bien comparer les niveaux de prestations dans ce domaine.
Quant au planning de la phase "vol", il s'appuie sur la description fournie par EADS Astrium sur son site Internet car elle est la plus détaillée.
Phase 0 : la préparation au vol
Première journée
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Le matin, vous serez accueilli par le service client de la société exploitante du spatioport.
Ensuite, vous remplirez les formalités nécessaires (genre la compagnie décline toute responsabilité en cas de problème, déclaration de bonne santé, personnes à prévenir au cas où ...) et, pour vous détendre, je suis sûr qu'il vous sera proposé de prendre une collation. Ce pot d'accueil vous permettra de faire connaissance avec les personnes qui s'occuperont de vous durant votre séjour.
(c) Foster and Partners
Après la collation, les choses sérieuses vont commencer.
Vous aurez droit à une présentation des réjouissances qui vous attendent.
Bien que vous ayez déclaré être en bonne santé, vous passerez une visite médicale afin de s'assurer que les principaux paramètres médicaux sont toujours satisfaisants. On n'est jamais trop prudent ! D'ailleurs un accident médical à bord serait très mauvais pour l'image de marque de la société. Drame que la concurrence ne manquera pas d'en faire la publicité.
La matinée se terminant, il vous sera proposé de déjeuner (inclus dans la prestation).
Pour bien vous imprégnez de ce voyage dont on vous assure qu'il sera inoubliable, vous aurez droit à un entrainement sur simulateur de vol. Mais, attention, pas un simulateur pour adolescent où vous êtes assis sur un fauteuil en train de regarder les images de synthèse générées par un ordinateur en réponse aux commandes de la manette de jeu. Non, vous serez sur un simulateur d'entrainement pour pilote d'avion, c'est à dire une cabine montée sur des vérins hydrauliques, afin que vous ayez une idée assez fidèle de ce qui vous attend au niveau des attitudes de l'engin durant le vol.
Comme dans un vol aérien ordinaire, il vous sera expliqué les procédures à suivre en cas de vol anormal. Mais rassurez-vous tout se passera bien !
En fin de journée, pour vous détendre, vous pourrez jouer au pilote d'avion-fusée dans une maquette du cockpit, bien fixée au sol celle-ci, en regardant les images de synthèse au travers des hublots.
(c) Virgin Galactic
Deuxième journée
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Cette journée vous permettra de vivre un programme simplifié d'entrainement physique pour astronautes.
Vous subirez ainsi l'épreuve de la centrifugeuse afin de vous habituer aux accélérations que vous rencontrerez durant le vol.
Vous aurez aussi un entrainement en piscine afin d'avoir une première approche des sensations d'apesanteur que vous rencontrerez durant la phase balistique de votre voyage.
Il est possible d'imaginer que certaines prestations vous proposent en option :
- un vol parabolique en avion afin d'avoir une véritable première expérience de l'apesanteur,
(c) Novespace
- un entrainement en soufflerie qui, en vous projetant de l'air de l'ordre de 200 à 250 km/h, vous permettra l'impression d'être un oiseau. 
Troisième journée
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Si vous êtes toujours tenté par l'aventure (à tout instant, vous pouvez dire non mais attention vous ne serez pas remboursés parce que c'est écrit en tout petit dans le contrat que vous avez signé) alors vous serez invité à revêtir une tenue très semblable à celle d'un pilote d'essais.
Avec un tel habillement, vous aurez l'impression de tourner dans le film "L'étoffe des héros".
Naturellement, il vous sera proposé de poser à côté de l'avion spatial afin de conserver une photographie de cette mémorable journée (inclus dans le contrat).
Vous pourrez alors monter à bord de l'avion.
La durée du vol étant de l'ordre de 2 heures, il vous sera recommandé de prendre vos précautions avant d'embarquer. Certes, en cas d'appel impérieux de la nature, il y a un édicule aménagé au fond de la cabine. Mais vous verrez que c'est très spartiate et hormis la phase de vol en palier (phase 1) il ne sera pas possible de l'utiliser.
Phase 1 : le vol en classe "affaires"
Le pilote vous demandera de boucler votre ceinture et rappelera les dernières consignes de sécurité.
Comme dans un vol ordinaire, il procèdera aux vérifications d'usage (on n'est jamais trop prudent).
(c) Marc Newson Ltd
Si tout est satisfaisant alors il mettra en route les réacteurs et emmènera l'avion sur la piste de décollage.
L'avion roule et décolle comme un avion classique.
(c) Marc Newson Ltd
Durant 45 minutes environ, vous aurez l'impression de faire un voyage d'affaire (l'hôtesse de l'air en moins) : montée jusqu'à 12 km d'altitude environ et vol en palier.
Peut-être trouverez vous le temps long.
Hélas, cette partie de vol est nécessaire.
(c) Marc Newson Ltd
Je vous explique : l'avion doit suivre une trajectoire parabolique. Si après le décollage, l'avion monte directement à 100 km d'altitude, alors il atterrira à environ 600 km de son point de départ.
(c) Rocketplane
Certes, si vous décollez de Lyon alors vous allez vous retrouverez à Bastia en un temps record et vous pourrez enchainer avec un séjour touristique dans l'île de beauté. C'est ce que l'on appele la liaison "point à point" (sorte de liaison Internet haute vitesse pour être humain disposant de moyens financiers conséquents, voir la fin de l'article).
Je reconnais que c'est tentant surtout que le temps des vacances est compté lorsque l'on est riche. Mais la compagnie devra rapatrier son avion-fusée ce qui est couteux.
C'est pourquoi, les premières 45 minutes de vol sont destinées à éloigner l'avion de 600 km environ de son lieu de décollage.
Lorsque cette distance est atteinte, l'avion fait un demi tour et il est prêt à vous offrir ce voyage inoubliable. Il effectuera une trajectoire parabolique qui lui permettra de revenir à son point de départ.
(c) Marc Newson Ltd
Phase 2 : les premières ivresses
Pour amorcer cette trajectoire parabolique, il faut que l'avion reçoive "un gros coup de pied aux fesses".
Comme il n'est pas question d'infliger un tel traitement à cette merveille technologique, les concepteurs de l'avion ont prévu un gros propulseur central. Celui-ci va communiquer la vitesse requise pour atteindre les portes de l'espace inter-planétaire.
Autant vous le dire tout de suite, cette phase de vol va vous enchanter.
Pour vous mettre dans l'ambiance, le pilote procèdera à un décompte, comme pour le lancement d'une fusée : 5, 4, 3, 2, 1 ...
Lorsque vous entendrez "zéro", l'avion va cabrer pour se mettre quasiment à la verticale.
Puis, le propulseur central est allumé et alors vous sentirez une accélération comme vous n'en avez jamais rencontrée auparavant, à moins que vous ne soyez adepte des jeux de fête foraine à sensation (genre "Space Mountain 2" chez Disneyland).
(c) Marc Newson Ltd
Si vous jetez un coup d'oeuil au dos du siège du pilote alors vous constaterez que les chiffres qui donnent l'altitude et la vitesse s'emballent.
Toutefois, le plus intéressant est la vue offerte par les hublots panoramiques : le ciel vire de l'azur au noir, en passant par le mauve et l'indigo, les étoiles apparaissent comme des points brillants dans une voute d'ébène.
(c) Marc Newson Ltd
Si vous avez déjà assisté à une éclipse totale de soleil alors vous avez déjà une petite idée de ce changement de décor et de l'excitation que va produire ce spectacle dans votre esprit.
A l'horizon, vous observerez cette magnifique couleur bleu qui rend notre Terre unique dans notre système solaire et ses nuages blancs qui moutonnent à sa surface. Vous partagerez ainsi les mêmes souvenirs inoubliables que les astronautes.
Le propulseur s'éteint au bout de 80 s et soudainement vous vous trouvez dans un silence absolu.
La vitesse atteinte est nettement supérieure à celle d'un avion de chasse et vous voyez la Terre s'éloigner lentement.
(c) NASA
Le vol parabolique proprement dit commence.
Bienvenu dans l'espace !
(c) Marc Newson Ltd
Phase 3 : l'extase
Le pilote vous autorise à détacher votre ceinture de sécurité.
Vous pourrez alors flotter dans la cabine comme les astronautes de la station spatiale internationale et admirer la Terre vu d'en haut.
Vous vérifierez ainsi qu'elle est ronde !
(c) Marc Newson Ltd
Vous verrez aussi combien est mince (et fragile) cette couche d'ozone qui donne cette irisation bleu caractéristique de notre atmosphère.
(c) NASA
Vous accumulerez ainsi les mêmes souvenirs inoubliables que les astronautes.
Vous entendrez parfois des jets de gaz à l'extérieur. Rassurez-vous, ce n'est pas la cabine qui se dépressurise lentement mais le bruit des petits propulseurs qui sont actionnés par le pilote afin de garder une attitude correcte à l'avion.
(c) Marc Newson Ltd
Pour vous éviter de jouer aux auto tamponneuses, vous pourrez vous accrocher aux poignées qui parsèment la paroi intérieure de la cabine.
Cette extase procurée par l'apesanteur durera environ 3 minutes.
Cela peut vous paraitre court mais l'excitation de votre esprit sera telle que vous aurez le sentiment d'éternité.
Phase 4 : la descente
Cette phase de vol dure environ 30 minutes mais vous ne verrez pas passer le temps.
Le pilote vous demandera de regagner votre siège et d'attacher votre ceinture.
Par les hublots, vous verrez la Terre se rapprocher.
La lumière du soleil revient ensuite éclairer l'intérieur de la cabine.
Vous sentirez la décélération de l'engin. Celle-ci est due au frottement de ce dernier avec l'atmosphère.
(c) Marc Newson Ltd
L'écoulement de l'air sur la paroi extérieure de l'engin devient de plus en plus bruyant.
Vous serez sans doute inquiet de constater que l'engin descend quasi-verticalement vers le sol à grande vitesse, comme si vous étiez en train de descendre une montagne "russe" dans une fête foraine mais en pire car vous aurez l'impression de faire plusieurs fois le poids de votre corps. La sensation de décélération sera même plus intense que celle vécue lors de la phase ascendante de la trajectoire.
En plus les chiffres de l'altimètre et du tachymètre s'affolent de nouveau et vous donnent l'impression que votre fin est proche.
Je vais vous faire une confidence : c'est en affrontant cette peur de l'écrasement au sol, nourrie peut être par le souvenir du terrible accident qui a frappé la navette américaine Columbia en 2003 lors de la rentrée, que l'on acquiert "l'étoffe des héros".
Cependant, cette angoisse va s'estomper car une fois passé le paroxysme du freinage atmosphérique, vous vous sentez de moins en moins oppressé
Vers 12 km d'altitude, le pilote remet en route les réacteurs.
Là, je sens que l'inquiétude revient. En effet, vous êtes en train de vous dire pourquoi accélérer à nouveau la descente. Il va nous écraser !
Toutefois, rassurez-vous ! Votre vol a fait l'objet d'une préparation minutieuse : après avoir remis les réacteurs en route, il cabre l'avion afin de revenir à un vol horizontal paisible.
Maintenant, vous pouvez vous descendre et observer le pilote faire son approche.
Regardez ! Vous voyez le spatioport.
(c) Foster and Partners
Un petit virage et hop paré pour l'atterrissage !
L'avion atterrit en douceur comme si vous veniez de faire un trajet en avion d'affaire classique.
Après son atterrissage, l'avion regagne son hangar.
Les moteurs sont coupés et vous êtes autorisé à détacher votre ceinture.
(c) NASA
C'est bizarre, mais j'ai l'impression que vous n'avez pas encore totalement réalisé que vous êtes revenu sur le plancher des vaches !
Phase 5 : la récompense
Une fois remis de vos émotions, vous sortirez de l'avion et vous serez pris en charge par le comité d'accueil qui s'assurera de votre bon état de santé.
Vous serez ensuite emmené dans la salle de cérémonie où un délicieux cocktail vous attend, ainsi que vos proches avec lesquels vous pourrez leur confier vos premières impression.
Ensuite, on vous demandera de monter sur l'estrade pour une photo officielle avec le pilote et le directeur du spatioport.
Vous serez invité à dire quelques mots sur l'expérience que vous avez vécue.
Le directeur du spatioport prendra ensuite la parole pour vous remettre ... votre diplôme d'astronaute.
(c) NASA
Et oui ! Vous faites partie maintenant très officiellement du corps des astronautes car vous avez quitté l'atmosphère terrestre, fixé conventionnellement à 80 km d'altitude par la Fédération Américaine d'astronautique.
Vous étiez célèbre, maintenant vous l'êtes encore plus !
Mais surtout, après tout ce que vous ne venez de vivre, vous n'êtes plus la même personne car vous allez désormais regarder le monde différemment.
Puisse cette expérience, réservée encore à une élite, vous avoir donné envie de prendre soin de notre bonne vieille Terre et des gens qui la peuple.
Perspectives offertes par le tourisme suborbital
Elles sont nombreuses.
Je pense que la plus importante est le développement des technologies qui permettront les liaisons "point à point".
Qu'est-ce qu'une liaison "point à point" ?
C'est une liaison par spationef (engin en mesure de sortir de l'atmosphère) permettant de transporter les personnes sur de grande distance et en un temps nettement plus faible que celui réalisé à bord d'un avion classique. Par exemple, faire Paris / New York en 1 heure et demi au lieu des 8 heures actuelles, ce qui permettrait aux hommes (ou femmes) d'affaire des deux rives de l'Atlantique de faire l'aller et retour dans la même journée.
L'avion supersonique Concorde avait permis de ramener la durée du vol à environ 3 heures.
Toutefois, il n'est plus exploité et il laisse un vide (cet avion était toujours rempli). Or la nature a horreur du vide.
Cette situation n'a pas échappé à notre génie du marketing qu'est Richard Branson puisque Virgin Galactic et la NASA ont annoncé, en mars 2007, leur désir de s'associer pour développer des avions commerciaux hypersoniques.
Du côté d'EADS Astrium, on reconnait qu'en cette période de vache maigre en matière de financement public de projets spatiaux, ce projet est susceptible de mobiliser des fonds privés dans une activité qui permettrait à la société d'avancer dans la maitrise des technologies du vol hypersonique.
L'autre débouché de cette activité de tourisme suborbital est, en cas de succès, le tourisme orbital où il vous sera proposé un séjour dans l'espace à un prix plus abordable que celui demandé actuellement pour séjourner dans la station spatiale internationale. Est-ce une utopie ? En tout cas, un nouveau défi vient d'être lancé aux USA : l'America's Space Prize est doté de 50 millions de dollars pour récompenser la société qui réalisera la première mise en orbite privée (ainsi que le retour en condition sur des touristes).
L'augmentation de la dotation s'explique par les difficultés technologiques qu'il faut résoudre et que seules les grandes agences spatiales sont en mesure de les maitriser.
En conclusion, on n'a pas fini d'entendre parler de l'espace, cinquante ans après la mise en orbite du premier Spoutnik.
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