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Cisseron
2 novembre 2007

Un peu de respect s'il vous plait !

Boutin_et_les_mal_logesLa température baisse et la tension monte entre la ministre du logement, Christine Boutin, et ceux qui n'ont pas de logement ou qui sont hébergés dans un hôtel pas toujours reluisant (rappelons nous de l'incendie d'un de ces hôtel à la fin de l'été 2006) et pourtant onéreux pour la communauté nationale.

Pour ceux qui veulent plus de détails, vous trouverez deux liens ci-dessous vers des sites d'informations en ligne:
- celui de LCI
- celui de France Info.

Le témoignage de Fatou, recueilli par une journaliste de Radio-France, Nadia Bendaoui, est interessant. Elle est mère de quatre enfants, elle travaille, elle a des papiers mais elle n'arrive pas à se loger. Depuis, deux ans, elle ère d'hôtel en hôtel. Celà coûte 3480  euros mensuels. Elle débourse 1320 euros, tandis que la collectivité complète. Elle souhaite que celle-ci l'aide à avoir un logement stable et demande à ce que les logements vides soient réquisitionnés (il y a eu effectivement une loi votée pour celà, il y a même maintenant un droit au logement opposable mais ... il manque les décrets d'application).

Le problème pour Christine Boutin est que ces femmes se permettent d'insister. Elles manifestent. Avec le soutien d'associations d'aide ou de défense des mal-logés, menées par d'affreux gauchistes, elles campent devant des logements vides, rue de la Banque à Paris par exemple.

Moi, je trouve l'initiative sympathique car la ministre n'a même pas besoin de procéder à la recherche de ces fameux logements vides.

sur_de_la_banque_home_2Est-ce que la ministre les remercie pour leur contribution à cette belle mission qui lui est confiée, à savoir loger les gens ?

Non ! Il y a des gens trés musclés qui les font partir.

Pire, elles reviennent et hier c'était la cinquième fois !

En plus, il y a des artistes qui au lieu de faire de l'art tranquillement dans leur coin qui se permettent de les soutenir et de faire des commentaires déplaisant à son égard.

Et puis, sur le plan médiatique, celà ne va pas fort car on n'entend plus parler de sa remuante sous-ministre Fadela Amara que d'elle.

Et puis, elle voudrait bien faire des choses mais ni le président Sarkozy, ni le premier ministre Fillon ont l'air de s'intéresser au problème (je me demande même si en privé ils ne pensent pas du mal de ce fameux droit au logement opposable).

Alors elle craque la ministre.

Le ton est "ferme" rapporte France Info. Quelques propos sont disponibles sur le site de cet organe d'information et illustre bien cette fermeté. Je tiens à souligner qu'elle a eu la sincérité de reconnaître son impuissance à l'égard d'un tel écart entre le nombre de familles qui n'ont pas de logements et ceux disponibles ou qui vont être mis en chantier. Dommage qu'elle n'ait pas poursuivi sa réflexion en s'interrogeant sur ce qu'avait fait son prédecesseur !

Toutefois, France Info a eu la gentillesse de ne pas déposer sur son site l'intégralité de ses déclarations car certaines paroles ont dépassé sans doute la pensée de leur auteur.

Comment je peux dire celà : parce que je les entendu sur France Inter à 6 h 30 puis à 7 h 00 (et ensuite, celà devient une habitude, les mauvais mots ont disparu).

Alors que faire devant ce choix rédactionel ?

Se taire afin de ne pas crisper d'avantage le débat ; ce qui ne serait pas pour déplaire à la tête de l'executif trop content de se victimiser et trouver ainsi un échappatoire à ses responsabilités.

Ou bien les rapporter.

J'ai choisi la seconde option.

Voilà donc ce que j'ai entendu en substance sur France Inter à 6 h 30 et à 7 h 00 :

Il y a des fonctionnaires, il y a des gens qui travaillent et qui dorment dans leur voiture, en région parisienne. [...]
Ceux-là qui ont un logement, il faut qu'il reste chez eux. Priorité à ceux qui ne sont pas en meute [...]

Malheureusement la transcription n'est pas fidèle (je n'ai pas de moyens d'enregistrement sur mon radio réveil).

Ces propos m'ont choqué car il y a en filigrane l'idée qu'il y a deux France :
- celle des gens honnêtes qui ne disent rien et qui sont laissés de côté,
- celle des gens qui ont tout parce qu'ils hurlent plus fort que les autres.

C'est une parfaite illustration du vieille adage : "Diviser pour mieux régner". Sauf que l'une des missions assignées au président de la République par la Consitution c'est d'être le garant de l'unité nationale !

J'ai surtout été choqué par l'utilisation du mot "meute" pour désigner ces personnes africaines qui réclament avec une grande insistance un logement sachant que ce mot signifie (selon le dictionnaire Larousse) : "ensemble de chiens dressés pour la chasse à court".

C'est pour celà que je témoigne que le mot "meute" a bien été employé par la ministre car il raisonne encore en moi dans ma tête au moment où j'écris cet article.

Et là, je me permets de dire : Madame la ministe, un peu de respect s'il vous plaît ! Même si votre tâche n'est pas facile.

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