Le bénévole
Cet après-midi, il faisait froid et je ruminais de sombres pensées. Pour me protéger de ce vent glacial, je me suis abrité dans un endroit où une personne avait écrit un texte qui m'a beaucoup touché. Je l'ai recopié car je pense qu'il mérite d'être diffusé plus largement. Cette personne n'a pas laissé son nom. C'est donc un texte anonyme. Il n'en a que plus de force.
Je suis un bénévole
Je donne de mon temps
Et je le fais bien sûr, toujours gratuitement.
Dans les associations culturelles et sociales
On trouve des personnes qui courageusement
Se démènent, se battent, et rendant
De multiples services, assurent leur fonction,
Du club le plus petit aux grandes fondations.
Quand on est bénévole, on s'expose beaucoup.
Si ça marche ! Très bien, on vous monte le coup.
On vous fait par devant un trop plein de mérites,
Et puis sur le côté, la jalousie irrite.
Alors dans votre dos, on dit évidemment
Que vous faîtes cela pour glaner quelque argent
Que avez bien sûr quelques intérêts notoires
Car, avec les ennuis et les nombreux déboires
Qu'on récolte en œuvrant pour une association
De le faire pour rien semble une aberration.
C'est ainsi que l'on use irrémédiablement,
L'enthousiasme d'adeptes qui, très honnêtement,
S'occupent, se démènent avec beaucoup de foi,
Et qui se font piéger ainsi plus d'une foi.
Alors, quand ils s'en vont en claquant sec la porte,
On s'aperçoit trop tard, de tout ce qu'ils apportent.
Et les bons pèlerins qui les ont disgraciés,
Lorsque l'on les sollicite pour prendre le relais,
Lève les bras au ciel en criant "pas question".
Et c'est ainsi que meurent un tas d'associations.
L'esprit n'est plus très bon. C'est triste assurément.
On sait qu'à notre époque, où seul règne l'argent,
Les services gratuits des gens de bon aloi,
Paraissent dépassés, non conforme à la loi.
Je suis bénévole, je suis donneur de temps.
Cette race, c'est sûr, ne vivra pas longtemps.