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Cisseron
20 mai 2013

Une brève histoire des Mayas

Les mayas font partie des peuples amérindiens qui sont arrivés sur le continent américain, durant la dernière ère glaciaire qui s'est achevée il y a 12000 ans. A cet époque, le niveau des océans permettait de traverser à pied le détroit de Bering qui sépare l'Asie et l'Amérique. C'est probablement en chassant les gros animaux (mamouth, caribou, bison) qui ont poussé les premiers hommes à venir sur le continent américain. Il y a eu sans doute plusieurs vagues d'immigration.

Les archéologues distinguent trois grandes époques de l'histoire des mayas avant l'arrivée des espagnols : préclassique, classique et post classique.

La période préclassique correspond à l'arrivée des mayas sur la côte du pacifique et les hautes terres du Guatémala et du Salvador. Le début de cette période est malconnue mais elle correspond sans doute au passage d'une activité de chasse et de ceuillette à une activité d'agriculture, notamment culture du maïs. Les premiers villages d'agriculteur remontent à environ 1500 avant notre ère; ils ont été trouvés sur la côte pacifique du Guatémala. Le développement de cette première civilisation amène les mayas à faire commerce avec les peuples avoisinant, notamment les Olmèques qui peuple le golf du Mexique. Les mayas reprendront en les améliorant leur calendrier, leur écriture et leur arithmétique.

Nous sommes alors à la fin de la période préclassique, vers 300 avant notre ère. Les cultures s'intensifient (maïs, légumes, fruits), les productions de sel, d'argile et de caoutchouc augmentent. Le développement du commerce amène les mayas à s'installer dans les basses terres situées au sud de la péninsule du Yucatan.

Vers 250 après notre ère, la civilisation maya connaît son apogé avec l'émergence de grandes cités, chacune d'elles étant dirigée par un roi, comme en témoigne les stèles retrouvées dans celles-ci. En général, les inscriptions hiéroglyphiques donnent les dates de naissance et de décès ainsi que la date de début du règne. On les trouve le plus souvent près des pyramides à degrés. La plus ancienne se trouve à Tikal et mentionne une date maya correspondant à 292 après notre ère.

C'est le début de la période classique. Les cités entretiennent des relations commerciales grâce à un système de route. Elles connaissent aussi des tensions dues à des querelles dynastiques, des conflits territoriaux ou à des rivalités économiques comme dans les grandes villes de la péninsule italienne durant le moyen-âge.

Le nord du Yucatan reste encore peu peuplé. Au 10ème siècle de notre ère, la civilisation maya décline. Il n'y a plus de stèles ce qui suggère qu'il n'y a plus de roi régnant après le 10ème siècle. Les causes en sont malconnues : succession de mauvaises récoltes ? guerres incessantes entre cités conduisant à leur affaiblissement et au déclin du commerce ? révoltes sociales ? contestation du pouvoir politique et religieux ?

A partir de l'an 1000 de nouvelles ethnies arrivent comme les Itzaes, les Toltèques, les Putuns, ... C'est le début de la période postclassique marquée par une réogarnisation progressive de la société maya, l'abandon des cités des basses terres du sud et la construction de nouvelles cités au nord des basses terres.

1517 est le début de la Conquête espagnole. L'île Mujerès qui se trouve en face de Cancun - un simple village de pêcheurs à l'époque - est découverte par l'espagnol Cordoba. Le célèbre Hernan Cortès arrive en 1519. En deux ans il va conquérir l'empire aztèque et fonder la ville de Mexico ; par contre il lui faudra deux décennies pour les basses terres du Yucatan en raison de la résistance opiniatre des petites cités mayas. Son lieutenant, Pedro de Alvarado, aura encore plus de difficultés avec les hautes terres du Guatémala. Tayasal, petite ville fortifiée sur une île du lac Peten Itza, ne se rendra qu'en 1697. Aujourd'hui, il ne reste plus rien de la cité maya, l'île étant devenu le centre historique de la ville renommée Florès par les espagnols. Cet évènement marque la fin de la Conquête.

Les territoires conquis constituent la Nouvelle-Espagne. Ils sont soumis au Régime colonial espagnol qui va durer jusqu'à l'indépendance du Mexique en 1821, suivi immédiatement par le Yucatan, le Chiapas et le Guatémala.

Les mayas vaincus sont placés sous le régime dit de l'encomienda. Ce terme  pourrait être traduit en français par curatelle qui est un régime juridique pour l'assistance des majeurs incapables. En effet, bien que les mayas étaient officiellement des sujets du roi d'Espagne, ils étaient confié à un encomendero (curateur) qui avait la responsabilité de les protéger, de leur apprendre l'espagnol et de leur faire découvrir la religion catholique. En échange, à l'instar des serfs vis-à-vis de leur seigneur, l'encomendero pouvait obliger ses protégés de travailler sur leurs terres, de tirer profit de leurs travails en échange du versement d'un salaire. Cependant, cette dernière disposition était peu respecté d'autant que la résistance et la rebellion étaient puni de mort.

Il est à noter que les encomenderos n'étaient pas les seuls bénéficiaire de ce régime civil. Il y eut aussi des notables mayas qui s'étaient ralliés aux espagnols.

Au côté des conquistadors, il y a les missionnaires qui cherchent à évangéliser les mayas. Ces derniers sont réticents face à la religion de ceux qui les oppriment. Ils continuent à célébrer leur culte en se rendant dans les cénotes vénérés par leurs ancêtres. Ils sont soupçonnés de continuer à faire des sacrifices humains ce qui permet à certains encomenderos de justifier le régime de faveurs dont ils bénéficient. Les mayas soupçonnés d'organiser ou de participer à des cultes païens sont torturés et mis à mort.

Des autodafés sont aussi organisés de sorte qu'il ne reste plus quelques manuscrits. Au 19ème siècle, trois codex étaient connus : codex Peresianus (ou codex de Paris), codex de Dresde et le codex de Madrid. Dans les années 1970, un quatrième codex a été retrouvé dans une grotte au Chiapas ; d'abord conservé au Grolier Club de New York, il est maintenant conservé à Mexico. Heureusement, l'apprentissage de l'alphabet latin par les nobles mayas et l'intérêt de certains missionaires pour leur culture comme Las Casas ont permis de produire un certain nombre d'oeuvres litteraires (Popol Vuh, livres de Chilam Balam, Rabinal Achi) qui permettent d'en savoir plus sur cette civilisation.

La première moitié du 19ème siècle voit la fin de la colonisation espagnole et l'accession à l'indépendance du Mexique et du Guatémala, ce qui entraîne la disparition du régime de l'encomiendero. Néanmoins cela ne change pas grand chose pour les mayas puisque les anciens bénéficiaires du régime espagnol gardent la main-mise sur les terres. L'injustice sociale, l'instabilité politique des nouveaux états conduisent les mayas à se révolter régulièrement. Les européens du Yucatan sont même en passe d'être chassés durant la guerre des Castes en 1847. Le renfort de l'armée mexicaine en 1848 permet aux européens de retrouver l'avantage. Néanmoins, des poches de résistance subisteront jusqu'à la fin du 19ème siècle.

La seconde moitié du 19ème siècle est marqué par le développement des hiacendas qui vont exploiter la canne à sucre mais surtout le henequen, appelé encore le sisal (agave sisalana). Grâce à une nouvelle machine, les feuilles sont défibrées mécaniquement. L'utilisation de ces fibres est assez diverse : ficelle, sac, hamac. Elles seront mêmes un des composants entrant dans la fabrication des dollars. Le sapotilier est un arbre lactifère produisant le chiclé qui est un latex naturel. Après avoir tenté de l'utiliser pour la fabrication de pneu, l'américain Thomas Adams constatant que les mayas l'utilisaient comme gomme à macher ("chewing-gum) a l'idée de le mélanger avec du sucre afin de le proposer à la clientèle new-yorkaise en 1872.

La première moitié du 20ème siècle commence dans la continuité du siècle précédent du point de vue politique car les privilèges ont la vie dure. Les mayas travaillent dans les grandes hiacendas mais ils continuent à vivre pauvrement dans leur communauté villageoise au sein de laquelles ils perpétuent leur tradition. Le chamane ou Ah Men tient un rôle important de guerisseur, de sorcier et de devin. C'est un notable dans les communautés. Le catholicisme est pratiqué avec une adaptation aux mythes locaux. Ce n'est qu'en 1915 que toute forme de servage ou les "dettes" des mayas envers les grands propriétaires fonciers sont abolis. En 1922, Felipe Carrillo Puerto, premier gouverneur socialiste de l'Amérique latine met en place des réformes qui permettront d'arrêter l'exploitation économique des mayas. Grâce au travail des archéologues, les anciennes cités mayas sont remis en valeur.

La seconde moitié du 20ème siècle voit le développement du tourisme. Pour faire face à l'engorgement des stations balnéaires de la côte pacifique, la plus renommée étant Acapulco, le Mexique choisit de développer au début des années 1970 une nouvelle station balénéaire à côté d'un petit village de pêcheur de la côte caraïbe appelé Cancun. Le tourisme n'aura de cesse de se développer le long cette côte, vers le sud. Elle est maintenant bordée de "resorts", sorte de bunkers dorés pour la clientèle nord-américaine, et de zones d'activités touristiques, constituant un ensemble presque continu depuis l'aéroport de Cancun jurqu'à Tulum, appelé "riviera maya".

Le début du 21ème siècle est pour les mayas le début du nouvelle ère. Elle a commncé très exactement le 21 décembre 2012, jour du solstice d'hiver. L'industrie touristique offre aux mayas de nouveaux débouchés, à côté des emplois traditionnelles. Comme le reste de l'humanité ils sont confrontés à la mondialisation des échanges. Néanmoins, ils restent très respectueux de la culture qui vient de leurs ancêtres. La langue maya continue à être parlée. Pour beaucoup, elle reste la langue de la famille et de la tradition. La culture maya reste donc toujours vivante, en dépit des conflits, des invasions, des guerres et des révolutions qui ont eu lieu.

 

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