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Cisseron
9 juillet 2011

La vie de Nafissatou Diallo : ce qu'on sait par la presse

Nafissatou_LND_22-06-2011

Nafissatou Diallo est née en 1979 dans le minuscule bourg agricole de Tchiakoullé dans la région montagneuse du Fouta-Djalon au nord de la Guinée Conakry. La famille est de religion musulmane, elle appartient à une tribu Peul, ethnie minoritaire dans le pays. Elle a cinq frères et soeurs.

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Cascade dans le Fouta-Djalon

La Guinée Conakry accède à l'indépendance le 2 octobre 1958, et Ahmed Sékou Touré, en devient le président à 36 ans. Officiellement non-aligné, le régime s'appuie sur l'Union soviétique sans rejeter l'aide des États-Unis. Ahmed Sékou Touré vit dans la peur du complot, dont il accuse alternativement la France, le Portugal ou les Peuls. Le régime devient une dictature, pratiquant une répression violente.

Tchiakoullé ne sera pas épargné par cette violence. Les hommes qui ne s'étaient pas enfuis seront tous tués. Les femmes, jeunes et vieilles, seront violées par les militaires du régime Sékou Touré. Nafissatou survit en suivant le conseil de son père : se cacher dans la forêt à la moindre attaque de soldats.

A l'âge de 6 ou 7 ans, elle est excisée.

Elle a 13 ans quand la famille s'installe à Labé. Elle commence à travailler comme femme de ménage. Quand elle a 17 ans, cédant à la demande de ses parents, elle se marie avec un lointain cousin, Abdul, guérisseur. Le couple a deux enfants. L'un meurt de la malaria, tout comme son mari. Elle a alors 20 ans.

Elle décide d'immigrer aux USA, avec sa fille agée de 8 ans, où sont déjà installés une soeur, Hassanatou et un frère. En 2004,  elle obtient la "green card" en tant que réfugié politique, comme le fit sa soeur quelques années plus tôt.

Source : Le Nouveau Detective, No 1501, 22 juin 2011

Cependant, comme beaucoup de personnes qui essaient d'obtenir le statut de réfugié politique, elle ment aux services de l'immigration afin d'obtenir le précieux sésame : des soldats avaient détruit la maison où elle vivait avec son mari. Tous deux avaient été battus en raison de leur opposition au régime. Son mari était mort en prison.

Elle répètera ce récit aux services du procureur de Manhattan. Elle reconnaîtra plus tard que tout ceci est faux : cette histoire, elle l'avait apprise par cœur à partir d'un enregistrement sur une cassette audio qu'un homme lui avait donné. Suite à une enquête dans le milieu africain du Bronx, Le Journal du Dimanche (3 juillet) indique que cette pratique est monnaie courante parmi les demandeurs d’asile.

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La plupart d’entre eux ont, en effet, beaucoup de mal à prouver les sévices qu’ils ont éventuellement subis.

Par deux fois, Nafissatou Diallo a raconté aux services du procureur avoir été violée par plusieurs hommes dans son pays d'origine. Durant ces deux entretiens, la victime a pleuré et semblait manifestement profondément angoissée en racontant l'incident. Mais lors d'autres entretiens plus approfondis, elle a reconnu que ce viol collectif n'avait jamais eu lieu : ce n'était qu'un des éléments contenus dans l'histoire enregistrée et mémorisée pour sa demande d'asile. Elle a cependant maintenu avoir été violée dans son pays d'origine, mais pas dans les circonstances décrites lors des entretiens.

Ces éléments sont rapportés dans la lettre que le procureur de Manhattan a envoyé aux défenseurs de DSK.

Cependant la lettre contient aussi d'autres éléments sur la vie de Nafissatou Diallo.

Ces deux dernières années, Nafissatou Diallo, mère d'une fille unique de 15 ans, a déclaré un second enfant à charge, celui d'un ami, pour bénéficier d'avantages fiscaux.

Comme elle vivait dans un immeuble de logement social, dans le Bronx, elle a volontairement sous-estimé ses revenus pour pouvoir conserver son appartement.

Source : http://www.nytimes.com/interactive/2011/07/01/nyregion/20110701-Strauss-Kahn-letter.html?ref=nyregion

Dans un article du 2 juillet, les journalistes du New York Times rapportent les éléments suivants.

Nafissatou Diallo a régulièrement affirmé que son travail au Sofitel était son unique source de revenus. Mais les enquêteurs ont découvert qu'elle était en réalité propriétaire de plusieurs comptes, en Arizona, en Géorgie, à New York et en Pennsylvanie sur lesquels plusieurs personnes, certaines poursuivies par la justice, avaient procédé à des transferts d'argent d'un montant total de 100 000 dollars.

Elle avait déclaré aux enquêteurs ne détenir qu'un seul téléphone portable. Seul celui-ci avait donc été placé sur écoute. Mais elle en détenait quatre autres, par lesquels elle communiquait notamment avec un détenu en Arizona dans le cadre d'une enquête pour trafic de drogue.

Au cours d'une conversation entre elle et cet ami, enregistrée vingt-huit heures après les faits présumés, Nafissatou Diallo dit en fulani (dialecte africain) : "Ne t'inquiète pas, ce type a plein d'argent. Je sais ce que je fais".

Sources :

http://www.nytimes.com/2011/07/02/nyregion/one-revelation-after-another-undercut-strauss-kahn-accusers-credibility.html?ref=nyregion

http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/07/04/les-elements-qui-font-vaciller-la-credibilite-de-nafissatou-diallo_1544583_1522571.html

Une source issue des enquêteurs de la Défense de DSK a affirmé au New York Post (qui ne fait pas dans la nuance puisque l'article est titrée "Femme de chambre et prostituée") :

"Il y a des informations sur le fait qu'elle touchait des pourboires extraordinaires, si vous voyez ce que je veux dire... Et ce n'était pas pour ramener des serviettes supplémentaires...".

"...beaucoup de ses dépenses - tressage des cheveux, dépenses de salon - sont payés par des hommes qui n'ont aucun lien avec elle."

Source : http://www.nypost.com/p/news/local/manhattan/maid_cleaning_up_as_hooker_0mMd759PLuYGYYJyA0RNbI/1
 
Les services du procureur n'ont jusqu'ici communiqué aucune information sur une possible relation rémunérée. L'avocat de Nafissatou Diallo a décidé de poursuivre pour diffamation le journal.

Selon les informations du Journal du Dimanche qui a enquêté dans la communauté africaine du Bronx, ce prisonnier est en réalité le second "mari" de Nafissatou Diallo. Il s’agit d’un Gambien, rencontré dans le Bronx, qu’elle a épousé religieusement il y a un peu plus d’un an. Le mariage n’a pas encore été transcrit dans les registres d’état civil américains. La pratique est courante dans les communautés de la diaspora africaine. Selon la coutume, les jeunes époux n’ont pas fait le voyage en Afrique pour célébrer le mariage. "Nafissatou a choisi seule cet homme", confie un membre de sa famille. "Elle nous a dit qu’il avait été emprisonné pour des problèmes d’immigration, de papiers et de travail illégal. Jamais elle n’a parlé d’affaires de drogue. Nous avons découvert cela dans les journaux".

Source : http://www.lejdd.fr/International/Actualite/Affaire-DSK-le-trafiquant-de-drogue-est-le-second-mari-de-Nafissatou-Diallo-352485/?from=headlines

Pour la communauté africaine du nord-est du Bronx, c’est "ce Gambien" qui a profité de la "naïveté" de Nafissatou.

Au cours de ces premières années dans le Bronx, Nafissatou a vécu chez sa sœur Hassanatou, qui y possède un grand appartement. Elle travaillait alors dans le magasin de son beau-frère Abdoulaye. L’établissement a brûlé. Nafissatou a ensuite obtenu un petit travail à l’African American Restaurant.

C’est à ce moment-là qu’elle s’installe, seule, dans un appartement loué par une femme africaine. Elle aurait vécu là avec son nouvel "époux" gambien, avant qu’il ne soit incarcéré. Puis elle a quitté son travail du Bronx pour le Sofitel de Times Square, un job à 24 dollars de l’heure qui lui procurait la Sécurité sociale gratuite.

A la faveur de cette évolution professionnelle, elle prend discrètement ses distances avec sa communauté et sa famille. C’est également à partir de cette date qu’elle prend ses habitudes dans le restaurant de Blake Diallo, un Sénégalais qui s’est d’abord présenté comme son frère et lui a trouvé son premier avocat, Jeffrey Shapiro. "Nafissatou continuait à verser de l’argent tous les mois pour le village", affirment toutefois Souleymane Diallo, président de l’association des Guinéens, et son demi-frère Mamadou.

Source : http://www.lejdd.fr/International/Actualite/Affaire-DSK-le-trafiquant-de-drogue-est-le-second-mari-de-Nafissatou-Diallo-352485/?from=headlines

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Nafissatou Diallo cachée derrière un grand voile sortant du commissariat après son audition par la police américaine.

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Commentaires
M
arrêtez de nous faire pleurer dans les chaumières, c'est une bonne affabulatrice....
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