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Cisseron
20 février 2008

Premier jour

"Projette-toi dans l'avenir. Que veux-tu faire dans cinq ans ? Ne reste pas dans le présent."

N306_entre_Gif_et_SaclayIl a raison mon papa. Hier soir, nous avons bien discuté hier soir. C'était ma première étape de ma ballade. Quel dommage de ne pas avoir osé lui parler plus tôt de ce qui me faisait souffrir. J'ai failli pleurer lorsqu'il m'a dit que cela faisait plusieurs années qu'il sentait que je n'allais pas bien, qu'il essayait de me tendre la perche pour que je me confie. Moi, j'avais la vanité de vouloir résoudre tout seul mes problèmes, comme je l'ai toujours fait jusqu'à maintenant. Mais il n'y a pas que la vanité, il y a aussi le fait que je ne comprenais pas bien ce qu'il m'arrivait et je n'arrivais pas à mettre des mots en face de mon mal être. Cela fait seulement depuis un an que je commence à en découvrir les causes. La discussion d'hier soir m'a bien aidé dans ce domaine mais j'ai encore beaucoup de travail sur moi-même à faire. Difficile dans ces conditions de se projeter dans l'avenir. Cependant, mon papa a raison : c'est comme cela que l'on avance dans la vie.

Autoroute_A6_avant_sortie_A77Ma situation personnelle est un peu comme mon voyage. Au moment où je prends cette photo, je roule mais je ne sais pas où je vais dormir ce soir. Je verrai le moment venu. J'ai tout de même une vague idée : ce sera sans doute dans un hôtel à Moulins ou bien à Digoin, ou encore à Roanne. Mais, rien n'est moins sur car cela dépend de tellement de choses dont je n'ai pas conscience. Si, une certitude : je m'arrêterai à Nevers car il y a quelques années je m'étais promis cette ville qui m'avait fait une bonne impression. Il faudra donc que je quitte l'autoroute A6 où je roule actuellement pour prendre l'autoroute A77.

Finalement, c'est le fait de se donner des buts qui permet d'avancer dans la vie. Néanmoins, j'ai un problème : je ne sais pas ce que je veux faire dans ma vie. Comment faire ? J'ai peut être la solution : tenter de savoir quelles sont les choses qui, si elles ne sont pas faites, vont me donner le sentiment de ne pas avoir vécu pleinement ma vie. Un peu compliqué comme raisonnement mais si cela me permet d'avancer dans ma réflexion, pourquoi pas ?

Mon_tableau_de_bordCette approche compliquée vient peut être du fait que je suis un cérébral. Mon papa me l'a fait gentillement remarqué. Ce qui m'embête, c'est que toi aussi, mon ange, tu me l'as dit alors que tu ne t'es pas concerté avec lui. Il faudrait donc que je réfléchisse moins, que je me lâche. En attendant, je prends le temps d'apprécier le ronronnement des 110 chevaux qui se trouvent sous le capot. Le moteur tourne à 3100 tours/minute et je roule tranquillement à 115 km/h. Je n'ai pas de raison d'aller plus vite puisque je n'ai pas de but précis. C'est bien d'avoir des buts car on sait où on va, mais il ne faut pas que ce soit une source de stress.

 

Peage_A77Çà y est ! Je suis sur l'autoroute A77. Il n'y a que des 7 dans ce chiffre, comme dans notre histoire mon ange : nous nous sommes rencontrés le 07/07/07 et je t'ai dit adieu 7 mois après. Je sens que cette déception va être un long et mauvais moment à passer. Oui je souffre mais c'est normal car j'ai aimé. Cher Victor Hugo, si tu savais combien je partage le dernier vers de ton poème, en ce moment. Puisse ce voyage m'aider à passer ce cap difficile. J'ai déjà vécu une pareille situation, il y a bien longtemps. J'ai mis un an à m'en remettre. Je vais voir si le tarif n'a pas changé où si il a augmenté avec le temps. En attendant, je vais devoir m'acquitter du tarif de l'autoroute.


Il faut que je m'arrête de penser à toi mais je n'y arrive pas.

Mon père m'a dit aussi que l'homme cherche dans une femme qu'elle remplisse trois rôles : celle de l'épouse, celle de la maîtresse et celle de la mère. En fonction de son équation personnelle, le besoin est plus ou moins prononcé dans chacun de ses trois axes. Il pense aussi que la femme a vis à vis de l'homme des attentes de même nature : l'époux, l'amant, le père. Le couple idéal est réalisé quand les équations personnelles de l'homme et de la femme correspondent. Mais vu le nombre de divorces, cela ne doit pas arriver souvent. Intéressante théorie mais et moi dans tout ça ? Je crains que chez moi l'attente de la mère soit forte.

cafeteriaBon ! Il est midi passé et j'ai faim. Heureusement, je vois une aire de repos avec une cafétéria.

[...]

J'ai bien mangé : filet de cabillaud avec julienne de légumes, fromage blanc et une salade de fruits.

Comme je n'ai pas emporté de CD, je regarde le rayon musique du magasin. Je vois un coffret de 3 CD de vieilles chansons françaises, pas trop cher  (environ 16 euros). Oh c'est pas vrai ! Je vois qu'il y a une chanson dont le titre est "Mon ange" (chantée par Henri Salvador). En plus, la caissière porte un badge et ... son prénom est identique à celui que tu utilisais quand je t'ai rencontré. Comment faire pour t'oublier ?

Allons vite à Nevers. Je vais me changer les idées.

La_Loire_a_Nevers

Un peu de géographie : Nevers se trouve au bord de la Loire qui est le plus long fleuve de France, près de 1000 km. Le pont qui enjambe la Loire est sans doute construit sur l'ancien gué qui est à l'origine de la création de la ville.

Nevers_vieille_rue

Je monte maintenant vers la cathédrale. Il y a quelques vieilles rues qui valent le coup d'oeuil.

Cathedrale_de_Nevers_interieur

A l'intérieur de la cathédrale, je suis très impressionné : il y a personne et c'est immense. Si ! quelques statuts de bois. En voici deux qui me touchent à cause de leur regard.

Cathedrale_de_Nevers_sculture_bois_V

Les jeux de lumières à travers les vitraux et ce silence me donne le sentiment d'être dans un autre univers où le temps a été aboli.

Il y a deux choses très originales à voir : une grande horloge surmonté d'un angelot qui sonne tous les quart d'heure 

Cathedrale_de_Nevers_horloge_V

et un escalier en colimaçon qui mène on ne sait où.

Cathedrale_de_Nevers_escalier_vers_le_clocher_V

C'est à regret que je quitte la cathédrale. Mais, je veux voir encore les villes qui se trouvent en amont de Nevers, sur la rive droite. J'ai de lointains souvenirs et je veux les rafraîchir.

La route est un peu ennuyeuse et le paysage est rendu triste par un ciel sombre. Il est déprimant. Alors, c'est plus fort que moi, je me remets à penser à toi, mon ange  : "Aimons toujours ! Aimons encore ! Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit".

Oui, c'est vraiment plus fort que moi. Lorsque je fais le bilan de tout ce que tu m'as dit, surtout lors de notre rupture. Lorsque je réalise maintenant avec quel pragmatisme tu as agi pour tirer le maximum d'argent de moi. Je me demande pourquoi j'en suis arrivé là. Pourquoi, je n'ai pas admis plus tôt que tu es une garce. Tu n'es pas un ange ! Elle dit vrai la chanson d'Edith Piaf : il me suffit simplement de remplacer Johnny par Cathy.

Cependant, tu n'es pas qu'une garce. J'ai senti aussi un être attachant qui ne demande qu'à être aimé et qui en échange est aussi capable de donner beaucoup d'amour. Mais la dureté de ta vie fait que, pour survivre, tu as du te construire une personnalité dure, pragmatique et froide. Une personnalité dont le seul objectif est l'argent. La pauvreté dans laquelle tu as vécu explique certainement que tu sois dominée par cette envie alienante d'argent. Une domination qui va jusqu'à vendre ton corps.

Tu me l'as dit pour m'humilier par rapport à l'argent que j'ai pu te donner : "Chez moi l'argent ça va, ça vient. Qu'est-ce que c'est 100 euros pour moi. C'est rien du tout. Il me suffit d'aller à l'entrée d'une boîte de nuit, j'aime pas ça, et je gagne bien plus".

Ce que tu m'as dit ce soir là, je m'en rappellerai pour le restant de ma vie. En effet, j'ai le sentiment que deux personnes m'ont parlé. La personne dominée par l'argent qui se prostitue m'a parlé sauf qu'après avoir dit "il me suffit d'aller à l'entrée d'une boîte de nuit", tu as changé de voix, elle est devenue rauque et j'ai eu le sentiment que "j'aime pas ça" venant du plus profond de toi. Ce "j'aime pas ça" résonne encore dans ma tête. Il m'a ému au plus profond de moi-même car je t'aime et je suis à l'unisson avec le déchirement de ton être. Mon pauvre ange ! Non, jamais je ne t'appellerai "ma garce" malgré toutes tes manipulations. Je sais que tu t'enfonces et je suis impuissant pour te retenir. Là seule chose que je puisse faire est de me protéger. Ce n'est pas glorieux mais la tâche de te sauver était au-dessus de mes forces. Peut être que cela aurait été possible si je n'avais pas eu ce fichu désir. Ce désir que cette personne froide et hyper-matérialiste a senti et essayé d'utiliser pour en tirer le maximum d'argent.

Au fond de moi-même, j'ai envie de pleurer mais cela ne vient pas. Oh que cela fait mal. Comme j'aimerai pleurer mais cela ne vient pas. Mon âme brûle. Mais je dois me ressaisir car je conduit. La route est ennuyeuse et le ciel est gris.

Tiens, une église romane. Il n'y en a pas beaucoup ici. Je m'arrête pour prendre des photos. De toute façon j'ai besoin de me ressaisir. Voici donc l'église romane Saint Laurent de la petite ville de Béard, au bord de la route qui relie Parray-le-monial à Nevers. Son état de conservation est du à l'abnégation et à la ténacité
d'une association de bénévoles.

Eglise_romane_Saint_Laurent_de_Beard_vue_d_ensemble

A l'intérieur, je retrouve cette sensation d'être hors du monde et d'avoir l'âme soudainement vidée de mes tourments.

Eglise_romane_Saint_Laurent_de_Beard_interieur_V

C'est à regret que je sorts de cette petite église mais l'après-midi commence à être bien avancé. Je voudrais bien faire quelques photos de Decize et ensuite me mettre à la recherche d'un hôtel.

Je reprend cette route monotone et je me remets à penser à toi, mon ange.

Tu me fascines. Oui, mon ange, tu me fascines. Pourquoi ? Je crois avoir trouvé la réponse.

Dans notre enfance, nous avons vécu à peu près les mêmes souffrances morales à cause des tensions qui existaient entre notre père et notre mère. Nous sommes tous les deux des aînés. Après notre naissance, nos mères ont toutes deux voulu repartir chez leurs parents. Et toutes deux sont revenues car nos grand-pères berbères ne voulaient pas qu'elles reviennent avec nous. Comme tu l'as dit : "c'est la même histoire". Les choses que tu n'arrives pas à exprimer, je les ressens. Cette hyper-sensibilité par rapport aux autres : je la connais sauf qu'avec le temps je suis arrivé à composer avec. Cette tension intérieure qui te met dans un état proche de l'anorexie : je l'ai connu. Cette difficulté à exprimer les sentiments que l'on a plus profond de soi : je l'ai aussi. Le besoin de se créer une seconde personnalité qui soit un rempart vis à vis de ces faiblesses : nous l'avons fait tous les deux. Face à cela, ma rupture apparaît comme un gâchis car je ne retrouverais pas quelqu'un qui puisse partager aussi intimement cette souffrance que j'ai au plus profond de moi. Ce qui est dommage, c'est que tu ne sois pas en mesure de te rendre compte que c'est aussi important que de te faire plaisir matériellement. Moi, j'ai l'impression d'avoir perdu une petit soeur. Mais, est-ce que tu te rends compte que tu perds un grand-frère ?

Mon ange ! Tu as ri quand je te l'ai dit pour la première fois. Un rire que j'ai ressenti comme "mon pauvre, si tu savais". Maintenant je sais. D'ailleurs, je constate que toi et moi, face à notre mal-être, avons réagi de façon complètement opposé. Par un cheminement que j'ignore, tu es arrivé à te décomplexer totalement au point que tu es en mesure de commercialiser ton corps. Moi, je me suis complètement renfermé sur moi, avec mes complexes. Quelque part, je pense que notre relation s'est aussi construite sur la fascination des personnes opposées en caractère. J'ai éprouvé un énorme sentiment de complémentarité.

Malheureusement, au lieu que nous profitions de nos complémentarités, tu n'as eu de cesse de chercher à voir comment tirer le meilleur parti de moi. Qu'est-ce que j'ai pu souffrir de ce manque de sincérité ! La rupture était donc inévitable. Sauf que pour une fois c'est moi qui ai tiré les ficelles. C'est moi qui t'ai manipulé. Manipuler ma manipulatrice ! J'en étais assez fier mais aujourd'hui, je ne le suis plus.

Pour ma défense, je dirais que je voulais juste que tu me parles avec franchise, pour une fois. Je te l'ai souvent dit mais ma demande est toujours restée sans effet. Alors, j'ai réfléchi et j'ai trouvé : te mettre en colère. Quand on est en colère, on se lâche et on dit ce que l'on pense à la personne qui vous a offensé. Par ce moyen, je vais donc savoir qui tu es vraiment.

J'ai ainsi mis en oeuvre mon plan.

Première phase : à 0 h 30, le 7 février, soit 7 mois après notre première rencontre (tiens toujours le chiffre 7 et pourtant je ne fais pas exprès), j'envoie un SMS de rupture et j'aborde le point sensible en écrivant "je ne te donnerai plus d'argent". Succès garanti ! Elle va bouillir. C'est certain. J'écris aussi que je rappelle dans 24 heures pour donner les raisons de ma rupture. De cette façon, elle va mijoter.

Et le plan marche ! Depuis deux mois, elle ne m'avait plus envoyé de SMS et là je reçois un SMS où elle me dit que je l'a fait pleurer. Soudain, j'ai un doute : est-ce que je ne suis pas aveuglé par mon désir de vengeance. Je ne veux pas faire pleurer les gens. Mais, il est trop tard. De toute façon, j'ai promis de rappeler ce soir et je le ferai.

Seconde phase : je rappelle et je lui dis avec douceur mais fermeté  "Jamais je ne pourrai vivre heureux avec toi car tu ne me demanderas sans cesse de l'argent et tu me feras souffrir à cause des disputes". Et la, elle explose. Enfin, elle se lâche. Mais pas totalement. Je vois bien que tu gardes une certaine maîtrise de toi. En effet, tu esquives habillement les sujets qui t'obligeraient à reconnaître que j'étais devenu un tiroir-caisse :

"je n'ai pas d'argent pour me soigner et j'ai du aider ma famille", 

"j'en ai marre de ma vie ici, quelqu'un me propose d'acheter un contrat de travail en Italie mais jamais je ne pourrais le payer. Si j'étais en Italie alors je pourrais venir te voir en France",

"il y a quatre mois j'ai eu un accident de quad, mon nez me fait mal, je dors très mal, j'ai vu un médecin, il m'a dit que je devais refaire mon nez, c'est 1500 euros, tu vas voir : je vais avoir un superbe nez".

Néanmoins, tu m'avoues quand même tu résous en final tes problèmes d'argent. Je n'ai rien à ajouter là-dessus. Je me tais à cause du "J'aime pas ça" qui me fais prendre conscience combien tu peux être déchirée à l'intérieur de toi.

Tu me proposes de rester ami mais quelle valeur puis-je accorder puisque nous avions justement démarré sur cette base et échouer lamentablement dans l'amour. Je te le dis : amour et argent, ça ne permet pas de construire une amitié.

Et là, tu me décoches une terrible petite flèche "ça, tu le regretteras toute ta vie".

Tu as raison, mon ange, je vais avoir des regrets mais pas celui d'avoir refusé ta proposition d'amitié. Non, mes regrets seront celui de me séparer de quelqu'un avec qui j'aurais pu partager mes souffrances de jeunesse, tant nos histoires familiales présentent des similitudes.

D'ailleurs, sans doute éprouves-tu un sentiment similaire de regret car tu me dis avec ta voix de petite fille "j'aime quand tu me donnes des conseils". Oui, moi aussi. Et soudainement, je sens ce lien profond que je suis en train de couper. Je ne sais pas trop quoi répondre. Nous aurions été face à face, peut-être que nous aurions alors manifesté un geste de tendresse. Mais, nous sommes au téléphone, je ne vois pas tes yeux. je ne vois comment tu es à ce moment-là. C'est terrible. Nous ne méritions pas cela.

Il y a un petit silence. Je me demande comment terminer cette conversation, la dernière, avec dignité. J'ai trouvé et je te souhaite ce que tu désires le plus : trouver un mari qui ne te demande pas de travailler. Aujourd'hui, j'ajoute "un gentil mari". Tu me dis "ça, c'est gentil". Je suis content que notre conversation se termine de façon apaisée. Je ne vois pas quoi dire de plus alors je te dis "Adieu [ton prénom]". D'une voix lasse où je sens un peu de tristesse tu me réponds "Adieu [mon prénom]".

J'ai énormément de mal à couper le téléphone. Mais, je le fais car je sais que tu ne le feras pas. C'est dur, très dur, très très dur. Oh ça fait mal ! Très mal ! Mon Dieu, je souffre.

Mais les larmes ne viennent toujours pas. De toute façon, je ne le peux pas car je conduis.

Heureusement, j'arrive à l'entrée de Decize. Je m'arrête car je n'en puis plus moralement. Je suis épuisé.

Decize_vue_depuis_Saint_leger_les_vignes

Cet endroit où se rejoignent la Loire et le canal du Nivernais est joli. Je me demande si une telle balade te ferait plaisir, mon ange. Oh comme j'ai envie de pleurer. En plus, je peux car je suis tout seul sur cette berge et cela me ferait tellement de bien. Mon coeur saigne et le sang coule à gros flots. Il n'en peut plus de couler mon coeur. Et là, je me dis que j'aimerais bien que ma vie s'arrête ici. Voir Dieu et lui demander pourquoi il m'a fait comme ça. Toi, tu es plus fataliste car tu m'as dit une fois, un soir de cafard : "c'est Dieu qui m'a fait comme çà, walla". Mais la vie en moi reprend le dessus, alors je continue ma route.

Decize_Pont_sur_l_Aron

Je m'arrête pour prendre une photo de Decize. Mais le coeur n'y ait plus. Normal, il saigne tant !

Je n'ai plus envie de visiter la ville. Mon seul désir est de me trouver un hôtel, m'allonger et penser à toi.

Alors je reprends une nouvelle fois la route, direction Digoin. J'espère trouver un hôtel sympa et pas trop cher sinon j'irai à Moulins. Mais à Digoin, je ne trouve qu'un hôtel, certes très bien, mais qui va me coûter 80 euros avec le dîner. J'en trouve finalement un pas trop cher mais il est fermé. Je vais donc aller à Moulins mais je ne sais pas quelle route prendre. Je suis fatigué : il faut que je le trouves vite cet hôtel. Merde ! C'est à Digoin que j'aurais du traverser la Loire. Je suis allé trop loin. Bon, je vois que Parray-le-monial n'est pas trop loin. Avec tous les pèlerinages, il doit bien y avoir des hôtels. Et puis, dans une telle vie pieuse, Dieu ne peut pas m'abandonner. Une nouvelle fois, je reprends la route mais là j'en ai marre. Il faut que je tienne bon.

A Parray-le-monial, je galère aussi car il y a aussi beaucoup d'hôtels fermés. Je commence à désespérer car ma tête n'en peut plus de tout ce qu'il y a en ce moment. Surtout que je pense trop à toi, mon ange. Heureusement, Dieu doit avoir pitié de moi car au moment où je m'y attends pas : je vois l'hôtel qui correspond exactement à mes attentes. En plus, il reste juste une place de parking. C'est comme si j'étais attendu. Merci mon Dieu. Je sais que tu n'abandonnes pas tes enfants. Je le sais depuis que je t'ai prié, le 7 juillet 2007, à 07 h 07, juste avant de monter dans cette avion pour la Tunisie. Merci encore.

Je rentre dans l'hôtel. L'accueil est sympathique. On me propose la formule Etape à 51 euros (nuit + dîner). Ca tombe bien car je n'ai pas envie de sortir ce soir. De toute façon il fait froid et humide.

Je monte dans ma chambre et je m'allonge enfin sur le lit.

Mon esprit est vide, je n'ai même plus la force de penser à toi. J'ai juste en tête ton visage qui me fait un beau sourire.

 

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