Tentation : acte V
Tentation :
- acte I : 17 août 2007
- acte II : 20 août 2007
- actes III et IV : 22 août 2007
La scène se passe dans une chambre d'hôpital, en service de réanimation. Un homme est alité avec perfusions (sang et sérum physiologique), de l'oxygène pour faciliter la respiration (insufflation dans le nez), surveillance du rythme cardiaque et de la température. L'homme a la soixantaine. A côté du lit est assise une femme. Elle tient une des mains de l'homme. De temps en temps, les deux mains s'étreignent. La femme a un grand regard de compassion. L'homme parle avec peine.
[Le français]
Mon ange, ma fin est proche.
[La danseuse]
Oui, je le ressents au plus profond de moi.
[Le français]
Je vais bientôt rentrer dans ce grand couloir qui mène vers l'au-delà.
[La danseuse]
N'y pense pas encore. Il te reste encore quelques instants de vie et ils me permettent de te dire merci pour ces vingt années de bonheur que tu m'as offert.
[Le français (il esquisse difficilement un sourire)]
Nous avons pourtant eu quelques frictions.
[La danseuse (en souriant)]
Tu as voulu vivre avec une tunisienne !
[Le français]
Nous avons souffert du rejet d'une partie de nos familles respectives et de la perte de beaucoup de nos amis qui ne comprenaient pas notre démarche.
[La danseuse]
Oui, mais cette perte était largement compensé par les quelques personnes qui nous ont gardé leur amitié, ainsi que par les nouvelles connaissances que nous avons pû faire.
[Le français]
Tu as raison ! De toute façon, ces mauvais moments n'étaient pas si terribles que celà car j'ai toujours cru en toi.
[La danseuse (avec émotion)]
Moi aussi. Et, nous avons eu aussi d'immenses moments de bonheur.
[Le français]
Oui, le plus grand c'est la naissance de notre fille. Elle est maintenant en âge de sortir. J'ai essayé de lui expliquer ce que pouvait faire un homme en bien et en mal. Mais il faudra continuer car les leçons ont des difficultés à rester à son âge.
[La danseuse]
Compte sur moi pour lui expliquer ce qu'a été ma vie et l'aider à trouver un homme gentil et attentif à son bonheur. J'ai maintenant suffisamment d'expérience de la vie.
[Le français]
Et puis tu m'as fait découvrir un merveilleux pays.
[La danseuse]
Le tiens est beau aussi. Il y a tellement de fils à tisser entre nos deux pays. Nous avons tellement de choses à nous apporter mutuellement.
[Le français]
Ma respiration devient de plus en plus difficile. L'ange qui m'a ouvert les yeux lors de notre première nuit d'amour m'appelle (il perd connaissance mais il respire encore).
[La danseuse]
Au revoir, Joseph. Va rejoindre cette grande femme au cheveu noir. C'est la seule maîtresse que je suis obligé de te concéder. Quant à moi, me voici parvenue à la moitiè de ma vie. Tu me laisses avec une fille et de merveilleux souvenirs. Je t'en serai toujours reconnaissante. Jusqu'à ma mort, tu resteras vivant dans mon esprit.
(la main de Joseph se relâche, Miryam dépose un baiser sur sa main, puis elle pose sa tête sur sa poitrine en se rappelant de la première nuit qu'ils ont passé ensemble. On entend le signal continu de l'électrocardiogramme indiquant que le coeur a cessé de battre).
FIN de la pièce sous l'air des Paradis blancs de Michel Berger.
Je mettrai quelques commentaires à mon retour de vacances.