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Cisseron
22 août 2007

Tentation : acte IV

Tentation :bel_homme
- acte I : 17 août 2007
- acte II : 20 août 2007
- acte III : 22 août 2007

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L'homme et la femme sont sur la plage déserte. La nuit est clair, on voit dans le ciel un croissant lunaire et une étoile trés brillante. Le français est étendu sur le sable. La danseuse a posé la tête sur sa poitrine. Le français caresse ses cheveux.

[Le français]

Je ressents au plus profond de toi un malaise, une angoisse qui te ronge.

[La danseuse]

Je porte un mal qui me mine depuis quatre ans déjà et je ne peux pas l'oublier car il est inscrit dans ma chair.

[Le français]

Dis moi ce qui te tortures à ce point car je ne peux pas être heureux si tu me tiens à l'écart de ta douleur.

[La danseuse]

Est-ce que je peux te faire confiance ?

[Le français]

Tu as la réponse dans mes yeux (il regarde dans les yeux la danseuse).

[La danseuse]

Ne t'offusque pas de ma réticence à te répondre mais j'ai dû garder pour moi cette douleur jusqu'à cette nuit.

[Le français]

Quel est donc ce secret qui t'a déjà fait tant de mal et que tu n'a pû confier à personne, même à ta famille ?

[La danseuse (en s'écriant)]

Surtout ma famille !

[Le français]

Tu me troubles de plus en plus. Je t'en supplie : parle moi.

[La danseuse (mélancolique)]

Jusqu'à vingt ans, on ne peut pas dire que j'ai vraiment vécu. En tout cas, bien moins que mes jeunes frères autorisés à sortir le soir. Quand j'ai eu enfin ce droit, je n'avais alors qu'une seule idée en tête : sortir, danser, m'amuser enfin avec des filles et des garçons de mon âge, rattraper le temps perdu.

Lors d'une soirée, mon regard s'est porté sur un jeune homme, un peu plus âgé que moi, trés élégant et au regard envoûtant. Il s'est joint à notre groupe. Nous avons beaucoup plaisanté sur des choses et d'autres de la vie. Nous avons dansé. A la fin de la soirée, il m'a proposé de me raccompagner chez moi, dans sa belle voiture qu'il venait juste d'acheter. Comme je le trouvais sympathique et bien élevé, j'ai accepté. En roulant, il m'a proposé de faire un détour par le bord de mer afin d'admirer le paysage. Il était en effet magnifique, la mer était éclairée par la lune comme maintenant. Sur la route, il s'est arrêté et m'a déclaré qu'il avait le coup de foudre et qu'il ne pouvait plus vivre sans moi.
J'étais subjuguée par ses yeux brillants de désir. Son baiser m'a suscité des sensations nouvelles que je ne connaissais pas. Il se mit à me caresser mais j'étais réticente. J'avais peur de ce qui allait se passer.
Pour lever mes dernières réserves, il me promit de me faire découvrir l'amour sans compromettre ma vertu. J'acceptais alors qu'il m'emmène dans son appartement. Mais chez lui, il n'a pas tenu sa promesse. Profitant de la confiance que je lui avait accordé et des tentations que me suscitaient ses premières approches, il s'inséra au plus profond de moi et me laboura sans vergogne malgré mes gémissements de douleur, tout à sa jouissance d'avoir pû ainsi joué aussi facilement de la naïveté de sa proie.
Son forfait accompli, comme seule réponse à mes larmes, il me dit qu'une fille comme moi ne méritait pas le respect. Il me raccompagna et me laissa devant la maison de mes parents avec mes pleurs. (elle pleure)

[Le français (il se redresse et parle d'une colère froide tout en la consolant)]

Je souhaite que ce saligaud n'ait que des filles et qu'il soit torturé toutes les nuits par la crainte qu'un homme de son espèce leur fasse subir ce qu'il t'a fait endurer.

(il continue d'une voix douce)

Tu n'as rien à craindre de ma part car je te prends comme tu es : avec tes bonheurs et avec tes souffrances.

[La danseuse]

Dés le premier regard, j'ai vu que tu étais un homme gentil. Mais je n'osais pas te le dire car j'avais tellement peur de te perdre. Heureusement, tu viens de confirmer ce que j'espérais au plus profond de moi-même.

(elle le regarde avec reconnaissance et lui caresse le bas du ventre)

Mon amour, il faudra que tu sois tendre et doux car j'ai besoin que tu me redonnes confiance en moi.

(elle dépose un tendre baiser au bas du ventre)

[Le français]

Cette confiance, nous la rebâtirons ensemble.

[La danseuse]

Quel est ton prénom ?

[Le français]

Joseph, et toi ?

[La danseuse]

Moi, c'est Miryam. (un silence et elle le regarde intensément) Joseph, je suis à toi pour cette nuit et pour tous les jours que Dieu voudra nous donner.

[Le français]

Miryam, depuis longtemps je devais remettre de l'ordre dans ma vie et je m'apprétais à le faire avec amertume et aigreur. J'étais désespéré car je ne voyais plus de sens à ma vie. Juste avant de monter dans l'avion qui devait m'emmener ici, j'ai demandé à Dieu les larmes aux yeux qu'il m'arrive un évènement heureux. Il vient de se produire. Je retrouve un sens à ma vie. Si je suis délié de mes engagements alors je t'offre bien volontier le restant de ma vie.

[La danseuse]

Je n'ai aucun doute sur ta sincérité. Tu auras des choix trés difficiles à faire. Ne te culpabilise pas si tu ne peux m'offrir que cette nuit d'amour car elle sera de toute façon infiniment meilleure que celle que j'ai passée il y a quatre ans. Pour le restant de ma vie, elle restera une petite lumière qui brille dans ma vie comme celle de l'étoile qui est en face de nous. Et, sache que je serai toujours à toi.
Si Dieu me fait le bonheur d'avoir une fille alors je serai fier de lui raconter notre amour et je lui appendrai à faire la différence entre les loups et ceux qui méritent le titre d'homme. Si il me donne un garçon alors je lui expliquerai toute l'horreur de l'idée qu'il y a des femmes respectables et d'autres qui ne le sont pas sous prétexte qu'elles veulent simplement vivre leur vie de femme.
(un silence)
Mon homme, tu ne peux pas savoir combien je t'aime !
(ils s'étreignent et se recouchent sur le sable avec l'air du Canon de Pachelbel).

Fin de l'acte IV.

plage

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Commentaires
C
A l'origine, cette pièce n'avait que trois actes. Mais, arrivés à la fin du troisième acte, mes personnages ne voulait pas en rester là. Alors, je me suis remis devant l'ordinateur et là j'ai perdu le contrôle de moi-même avec le sentiment qu'un autre écrivait à ma place.<br /> Dans les trois premiers actes, je me suis inspiré d'une personne précise pour la danseuse tunisienne. Dans ce quatrième acte, d'autres femmes se sont invités. Avec du recul, je pense que j'avais besoin de faire sortir l'émotion trop longtemps contenue de confidences qui m'ont été faites. A un moment donné, je me suis arrêté d'écrire car j'avais les larmes aux yeux.
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